Le vote électronique est une méthode de vote dématérialisé dans laquelle on retrouve plusieurs moyens de vote. En effet lorsqu’on évoque ce type de vote, il peut s’agir de vote par internet, de vote par SMS, de vote par téléphone avec serveur vocal interactif, de vote par machine à voter ou encore de vote par boitier, comme c’est souvent le cas dans le cadre des assemblées d’actionnaires ou de parlementaires.
Utilisation d’une urne électronique
Selon le droit français, l‘urne électronique fait référence à la machine à voter. Il s’agit en fait d’un ordinateur qui est utilisé pour le vote. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut son nom « ordinateur de vote ». En général, le fonctionnement d’une machine à voter est basé sur une architecture PC. Cela veut dire que ses composants sont similaires à ceux des PC. Un ordinateur de vote possède donc un disque dur ainsi que d’un système d’exploitation de type Windows ou Linux.
Historique de l’urne électronique
C’est en 1910 que fut inventé l’ancêtre de l’urne électronique. Cette invention est signée Boggiano. Il s’agissait d’une urne automatique mécanique qui fonctionnait comme un système d’isoloir. Son objectif principal était de permettre d’économiser les bulletins de vote. L’électeur n’avait qu’à appuyer sur un bouton correspondant à son candidat pour voter. Après, en s’inspirant du principe de l’urne électronique de Boggiano, Russo mit au point des cabines de vote qui sont utilisées aujourd’hui dans plusieurs Etats américains.
Utilisation de la machine à voter en France
La machine à voter est arrivée en France en 1969. C’est le ministre de l’Intérieur d’alors, Raymond Marcellin, qui autorisa son utilisation. Cette machine était entièrement mécanique. Mais elle tombera en désuétude à cause de ses pannes récurrentes. Aussi, on décriait le fait que la machine à voter ne permettait pas véritablement de réduire les fraudes.
Lors de l’élection présidentielle de 2002, la France expérimente le vote électronique dans trois villes, à savoir en Lorraine, à Vandœuvre-lès-Nancy et à Paris, précisément dans le 18ème arrondissement. Mais l’utilisation de l’urne électronique se faisait parallèlement au vote traditionnel qui était le seul pris en compte. Un autre test du vote électronique fut fait à nouveau à Vandœuvre-lès-Nancy lors des élections législatives de 2002, toujours en parallèle du vote classique. En France, Brest est la première ville à imposer les machines à voter aux électeurs sans qu’il y ait préalablement un débat sur cette utilisation. C’était à l’occasion des élections cantonales et régionales qui ont eu lieu les 21 et 28 mars 2004. Par la suite, d’autres villes françaises auront recours à la machine à voter pour les élections européennes.
Des oppositions au système de vote dématérialisé
Alors que plusieurs organisations s’emploient à faire la promotion du vote électronique en France, d’autres entités s’y opposent. En 2007, pour l’élection présidentielle, sur les 12 candidats en lice, 8 ont demandé un moratoire. Nicolas Sarkozy fut le seul à soutenir le vote dématérialisé. Les 3 autres ont préféré ne pas prendre position. Quoiqu’il en soit, de nombreux partis politiques émettent des réserves sur le recours aux machines de vote. Toujours en 2007, le PS, les Verts, le Front national de Marine Le Pen et bien d’autres formations politiques ont évoqué des risques liés à l’utilisation de l’urne électronique. Mais beaucoup ont accepté son utilisation lors des processus électoraux menés en interne.
On se souvient que lors du premier tour de la présidentielle de 2007, Philippe de Villiers, le candidat du parti MPF, a critiqué sévèrement les machines à voter. Il les a qualifiées de « machine de hasard » et même de « machine à tricher ». Il estimait qu’avec l’urne électronique, il est possible de trafiquer la matrice. Pour lui, la dématérialisation du vote laisse planer un doute sur la transparence des opérations.
Mais sachez aussi que les défenseurs du vote électronique sont nombreux. L’homme politique André Santini en fait partie. Il est connu comme un grand promoteur des machines à voter. Aujourd’hui, les organismes qui proposent leurs services pour la mise en place d’un système de vote électronique créent toutes les conditions pour que son fonctionnement soit parfait. Ils mettent particulièrement l’accent sur la sécurité. L’urne électronique est aussi appréciée parce qu’il s’agit d’une bonne solution pour augmenter le taux de participation à un scrutin.